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SUR LE PREMIER ALCIBIADE.

gnée de celle qu’en ont donné Proclus et Damascius, selon Olympiodore. Il est véritablement à regretter que nous soyons privés du commentaire de ces deux savans et profonds interprètes de Platon. Leur disciple Olympiodore rapporte très succinctement leur opinion. Voici le passage d’Olympiodore (édit. Francf. p. 203-205) : « Cherchons ce qu’entendent Proclus et Damascius par τὸ αὐτὸ ἕκαστον, et αὐτὸ τὸ αὐτό. Proclus entend par αὐτὸ τὸ αὐτό l’âme intelligente, τὴν λογικὴν ψυχὴν, et par τὸ αὐτὸ ἕκαστον, l’individu, τὸ ἄτομον… Et il réfute l’opinion de l’école péripatéticienne qui ne voit dans l’individu que le résultat d’une combinaison d’accidens ; il prouve qu’un individu n’est pas une collection… Damascius appelle τὸ αὐτὸ ἕκαστον l’âme, considérée comme agent, et comme agent social, en tant qu’elle se sert du corps comme d’instrument ; et par αὐτὸ τὸ αὐτό il entend l’âme parvenue au plus haut degré de la pureté et de la science, laquelle ne se sert plus d’instrument corporel. L’interprétation de Damascius est plus scientifique ; celle de Proclus plus littérale et plus conforme au texte… »

On voit que l’un et l’autre interprète, pour expliquer αὐτὸ τὸ αὐτό, ne sortent pas de l’âme et de ses facultés plus ou moins élevées. C’est pourtant ce qu’il faut faire de toute nécessité pour trouver l’essence absolue des choses (Alcibiade, page 113) ; et quoique ce soit toujours dans l’âme que l’âme re-