Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/545

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PHÈDRE.

De celles dont on dispute, assurément. Crois-tu sans cela qu’il t’aurait laissé soutenir, comme tu l’as fait tout à l’heure, d’abord qu’il est un mal et pour « celui qui aime et pour celui qui est aimé, et ensuite qu’il est le plus grand des biens ?

[263d] SOCRATE.

À merveille. Mais réponds encore à cette question, car, dans le délire de l’enthousiasme, cela m’est échappé de la mémoire : ai-je défini l’amour en commençant de parler ?

PHÈDRE.

Oui vraiment, on ne saurait mieux.

SOCRATE.

Combien donc les nymphes filles d’Achéloüs, et Pan, fils d’Hermès[1], sont plus habiles dans l’art de la parole que Lysias, fils de Céphale ! Ou me trompé-je, et Lysias, en commençant à parler sur l’amour, nous a-t-il donné une définition de l’amour [263e] sur laquelle il a arrangé le reste de son discours, et l’a conduit à sa conclusion ? Veux-tu que nous en relisions le commencement ?

PHÈDRE.

Si tu le désires ; mais ce que tu cherches n’y est pas.

  1. Voyez le Cratyle, Hérodot. II, et l’hymne d’Homère.