Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/551

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PHÈDRE.

Lesquelles ?

SOCRATE.

C’est d’abord de réunir sous une seule idée générale toutes les idées particulières éparses de côté et d’autre, afin de bien faire comprendre, par une définition précise, le sujet que l’on veut traiter ; comme tout à l’heure, en parlant de l’amour, nous avons eu soin de le définir bien ou mal, d’où a résulté du moins pour tout le discours l’ordre et la clarté.

PHÈDRE.

Et quelle est l’autre chose, Socrate ?

[265e] SOCRATE.

C’est de savoir de nouveau décomposer le sujet en ses différentes parties, comme en autant d’articulations naturelles, et de tâcher de ne point mutiler chaque partie comme ferait un mauvais écuyer tranchant. Ainsi tout à l’heure nos deux discours ont commencé par donner une idée générale du délire ; et, comme [266a] un même corps se compose naturellement de deux parties réunies sous le nom d’un seul être, savoir la droite et la gauche, nos deux discours ont trouvé dans ce délire unique deux espèces distinctes qu’ils se sont partagées : l’un a pris son chemin à gauche, et n’est revenu sur ses pas qu’après avoir