Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/602

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[74a] SOCRATE.

Quelles sont-elles ? nomme-les, de même que je te nommerais les autres figures, si tu l’exigeais de moi ; fais la même chose à l’égard des autres vertus.

MENON.

Il me paraît que le courage est une vertu, ainsi que la tempérance, la sagesse, la générosité, et une foule d’autres.

SOCRATE.

Nous voilà retombés, Menon, dans le même inconvénient. Nous ne cherchons qu’une vertu, et nous en avons trouvé plusieurs d’une autre manière que tout à l’heure. Quant à cette vertu unique, qui embrasse toutes les autres, nous ne pouvons la découvrir.

MENON.

Je ne saurais, Socrate, trouver une vertu telle que tu la cherches, [74b] qui convienne à toutes les vertus, comme, je le ferais par rapport à d’autres choses.

SOCRATE.

Je n’en suis pas surpris. Mais je vais faire tous mes efforts pour nous mettre sur la voie de cette découverte, si j’en suis capable. Tu comprends sans doute qu’il en est ainsi de toutes les autres choses. Si donc on te faisait la ques-