Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/648

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
SOCRATE.

Si au contraire la vertu est une science, il est évident qu’elle peut s’enseigner.

MENON.

Sans contredit.

SOCRATE.

Nous nous sommes débarrassés promptement de cette question : la vertu étant telle, on peut l’enseigner ; étant telle, on ne le peut pas.

MENON.

Oui.

SOCRATE.

Mais il se présente en second lieu une autre question à examiner, savoir si la vertu est une science, ou si elle est d’une autre nature que la science.

[87d] MENON.

Il me paraît que c’est ce qu’il nous faut chercher.

SOCRATE.

Mais quoi ! ne disons-nous pas que la vertu est un bien ? et cette hypothèse qu’elle est un bien ne nous semble-t-elle pas solide ?

MENON.

Sans doute.

SOCRATE.

S’il y a donc quelque espèce de bien qui soit