Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/66

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SOCRATE.

Réponds seulement à mes questions.

[114e] ALCIBIADE.

Ah ! point de questions, je t'en prie ; parle toi seul.

SOCRATE.

Quoi ! est-ce que tu ne veux pas être persuadé ?

ALCIBIADE.

Je ne demande pas mieux.

SOCRATE.

Quand ce sera toi-même qui affirmeras tout ce qui sera avancé, ne seras-tu pas persuadé, autant qu'on peut l'être ?

ALCIBIADE.

Il me semble.

SOCRATE.

Réponds-moi donc ; et si tu n'apprends pas de toi-même que le juste est toujours utile, ne le crois jamais sur la foi d'un autre.

ALCIBIADE.

A la bonne heure ; je suis prêt à te répondre, car il ne m'en arrivera aucun mal, je pense.

[115a] SOCRATE.

Tu es prophète, Alcibiade. Eh bien ! dis-moi, crois-tu qu'il y ait des choses justes qui soient utiles, et d'autres qui ne le soient pas ?