Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/666

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N’avoues-tu pas que celui-ci a été un homme vertueux ?

ANYTUS.

Oui, et très vertueux.

SOCRATE.

Aristide a pareillement donné à son fils Lysimaque une éducation aussi belle qu’aucun autre Athénien, en tout ce qui dépend des maîtres : mais, te semble-t-il qu’il l’ait rendu plus homme de bien que le premier venu ? Tu l’as fréquenté, et tu sais quel il est[1]. Voyons, si tu veux, [94b] Périclès, cet homme d’un mérite si extraordinaire. Tu sais qu’il a élevé deux fils, Paralos et Xanthippos ?

ANYTUS.

Oui.

SOCRATE.

Tu n’ignores pas non plus qu’il en a fait d’aussi bons cavaliers qu’il y en ait dans Athènes ; qu’il les a instruits dans la musique, dans la gymnastique, et en tout ce qui est du ressort de l’art, au point qu’ils ne le cèdent à personne ? N’a-t-il donc pas voulu en faire des hommes ver-

  1. Sur Lysimaque, fils d’Aristide, et sur Mélésias, fils de Thucydide, dont il est parlé plus bas, voyez le Lachès. Il ne faut pas confondre ce Thucydide avec l’historien du même nom.