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LE BANQUET.

remettons-le à un autre jour. Je te cherchai hier pour te prier d’être des nôtres sans pouvoir te trouver. Mais comment ne nous amènes-tu pas Socrate ? — Là-dessus je me retourne, et je ne vois pas de Socrate. Je suis venu avec lui, leur dis-je, c’est lui-même qui m’a invité. — Tu as bien fait, reprit Agathon ; mais lui, où est-il ? [175a] — Il marchait sur mes pas, et j’admire ce qu’il peut être devenu. — Enfant, dit Agathon, n’iras-tu pas voir où est Socrate, et ne l’amèneras-tu pas ? Et toi, Aristodème, mets-toi à côté d’Éryximaque.

Qu’on lui lave les pieds pour qu’il prenne place. Cependant un autre esclave vint annoncer qu’il avait trouvé Socrate sur la porte de la maison voisine, mais qu’il n’avait point voulu venir, quelque chose qu’on lui eût pu dire.

Voilà une chose étrange ! dit Agathon. Retourne, et ne le quitte point qu’il ne soit entré [175b]. — Non, non, dis-je alors, laissez-le ; il lui arrive assez souvent de s’arrêter ainsi, en quelque endroit qu’il se trouve. Vous le verrez bientôt, si je ne me trompe : ne le troublez pas, et ne vous occupez pas de lui. — Si c’est là ton avis, dit Agathon, je m’y rends. Et vous, enfants, servez-nous ; apportez-nous ce que vous voudrez, comme si personne ici ne vous donnait des ordres ; c’est un soin que je n’ai jamais pris :