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LE BANQUET.

hommes, et rapportant aux hommes les ordres des dieux et les récompenses qu’ils leur accordent pour leurs sacrifices. Les démons entretiennent l’harmonie de ces deux sphères : ils sont le lien qui unit le grand tout. C’est d’eux que procède toute la science divinatoire et l’art des prêtres relativement aux sacrifices, aux initiations, [203a] aux enchantements, aux prophéties et à la magie. Dieu ne se manifeste point immédiatement à l’homme, et c’est par l’intermédiaire des démons que les dieux commercent avec les hommes et leur parlent, soit pendant la veille soit pendant le sommeil. Celui qui est savant dans toutes ces choses est un homme démoniaque ou inspiré ; et celui qui excelle dans le reste, dans les arts et métiers, est appelé manœuvre. Les démons sont en grand nombre, et de plusieurs sortes ; et l’Amour est l’un d’eux. — De quels parents tire-t-il sa naissance ? dis-je à Diotime. — Le récit en est un peu long, reprit-elle, mais je vais toujours te le faire.

« À la naissance de Vénus, il y eut chez les dieux un festin où se trouvait, entre autres, Poros[1], fils de Métis[2]. Après le repas, comme

  1. Abondance.
  2. Prudence.