Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/77

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SOCRATE.

C’est donc une maxime certaine que l’esprit est nécessairement flottant sur ce qu’il ignore ?

ALCIBIADE.

Comment en serait-il autrement ?

SOCRATE.

Dis-moi, sais-tu comment tu pourrais monter au ciel ?

ALCIBIADE.

Non, par Jupiter, je te jure.

SOCRATE.

Et ton esprit est-il flottant là-dessus ?

ALCIBIADE.

Point du tout.

SOCRATE.

En sais-tu la raison, ou te la dirai-je ?

ALCIBIADE.

Dis.

SOCRATE.

C’est, mon ami, que ne sachant pas le moyen de monter au ciel, tu ne crois pas le savoir.

[117c] ALCIBIADE.

Comment dis-tu cela ?

SOCRATE.

Vois un peu avec moi. Quand tu ignores une chose, et que tu sais que tu l’ignores, es-tu in-