Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/79

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
SOCRATE.

Tu comprends donc bien que toutes les fautes que l’on commet ne viennent que de cette sorte d’ignorance, qui fait qu’on croit savoir ce qu’on ne sait pas ?

ALCIBIADE.

Répète-moi cela, je te prie.

SOCRATE.

Ce qui nous porte à entreprendre une chose, n’est-ce pas l’opinion où nous sommes que nous la savons faire ?

ALCIBIADE.

Qui en doute ?

[117e] SOCRATE.

Et lorsqu’on est persuadé qu’on ne la sait pas, ne la laisse-t-on pas à d’autres ?

ALCIBIADE.

Cela est constant.

SOCRATE.

Ainsi, ceux qui sont dans cette dernière sorte d’ignorance ne font jamais de fautes, parce qu’ils laissent à d’autres le soin des choses qu’ils ne savent pas faire ?

ALCIBIADE.

Il est vrai.

SOCRATE.

Qui sont donc ceux qui commettent des fau-