Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/811

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es idées élémentaire? des mots composés et même la valeur primitive des racines, dans la conviction que le langage n'est point arbitraire et que les mots simples ou dérivés ont leur sens et leurs lois ; nous croyons que, placé par là sur la route de l'étymologie, route périlleuse qu'il ne faut pas s'interdire absolument, mais dans laquelle il ne faut marcher qu'avec une circonspection extrême, il s'y est engagé avec la confiance de l'inexpérience et la témérité des premières tentatives; et que se laissant aller à cette pente glissante, il s'est perdu, comme bien des modernes, dans les explications les plus arbitraires, précisément en partant du principe qu'il n'y a rien d'arbitraire dans le langage. Le principe est excellent et fait honneur à Platon, qui le premier peut-être l'a conçu et promulgué. Mais les premières applications ne pouvaient pas ne pas être défectueuses. La plupart des étymologies de Platon ne valent pas grand' chose, et c'est le contraire qui devrait nous surprendre. Il n'est donc pas besoin de recourir à l'ironie ; on peut s'en tenir à la nature même du sujet, à la profonde obscurité qui couvre les racines de toutes les langues, à la nouveauté de ces questions au temps de Platon, à l'impossibilité de les bien résoudre à cette époque avec les moyens qu'on avait alors, à la hardiesse et à la subtilité de l'esprit grec et de celui de Platon lui-même.