Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/826

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dominer tous les exemples particuliers, et les contenir tous dans ce qu'ils ont de commun entre eux. La généralisation est le fondement nécessaire de la définition, de la définition per genus, comme la division ou la résolution de l'idée générale, non dans toutes les particularités indéfinies où elle peut se rencontrer, mais dans ses élémens essentiels, est le fondement de la définition per differentiam. Ces deux points constituent la dialectique platonicienne; le premier est la base du second : l'établir est le premier soin de tous les dialogues dialectiques de Platon, parmi lesquels il faut placer le Menon. Le procédé dialectique que Platon y emploie pour arriver à l'idée de la vertu est exactement celui qu'il a déjà employé dans l'Euthiphron pour établir l'idée de la sainteté ; dans l'Hippias, celle du beau ; dans le Théétète, celle de la science. Le rapport de cette partie du Théétète à celle du Menon est frappant ; il a été un des motifs qui ont déterminé Schleiermacher à placer le Menon à la suite du Théétete.

La méthode dialectique, avec ses deux procédés constitutifs, la généralisation et la division, est déjà dans le Phèdre, c'est-à-dire dans le premier dialogue de Platon, et on la retrouve exposée de nouveau avec plus ou moins d'étendue dans presque tous ses grands dialogues, et particulièrement dans le Philèbe, avec