Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/862

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canaille et qui pour cela sont appelés du nom de ceux qu'ils représentent, quels que soient d'ailleurs leur naissance personnelle et leur mérite. Il ne faut donc pas traduire φαυλοτάτους avec Buttmann exclusivement par gens de basse naissance , ni avec Gedicke par démocrates , mais par une expression complexe qui se prête à ces deux nuances. Nous avons adopté celle de gens du commun. II faut voir ici, selon nous, une malice de Socrate, qui, parlant à un démagogue d'ailleurs honnête homme, lui suppose en souriant des sentiments aristocratiques et s'excuse plaisamment de n'avoir encore pris ses exemples que dans le peuple. Aussi Anytus, qui jusque-là avait tenu bon, dès ce moment prend de l'humeur, et bientôt s'en va en menaçant Socrate, également blessé de ce qu'il dit et de la manière dont il le dit. Il semble que la supposition d'un peu d'ironie est le seul moyen de faire passer l'expression si forte de φαυλοτάτους ? Toutefois, si nous ne concluons pas, comme Schleiermacher, qu'il y a ici une négligence de Platon, nous convenons qu'il y a encore pour nous une difficulté qui n'est point éclaircie.

PAGE 314. — II est plus facile en toute autre ville peut-être de faire du mal que du bien à qui l'on veut. BEKK, p. 378.