Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/931

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

initié, s’il le fut jamais. Il nous paraît absolument impossible de se refuser à admettre que le morceau du Menon dont il s’agit est tout-à-fait pythagoricien. On y trouve en effet la doctrine de l’immortalité de l’aine, avec celle de la métempsycose, à laquelle se rattache intimement celle de la réminiscence. C’est un résumé du mythe du Phèdre, et une préparation à celui du Gorgias et du Phédon. Ce passage a aussi un rapport évident à un autre du Gorgias, ou Platon dit expressément : Τοῦτο ἄρα τις μυθολόγων κομψὸς ἄνηρ , ἴσως Σικελός τις ἢ Ἰταλικός. Sicilien indique peut-être Empédocle , comme le veut le Scholiaste ; mais Italien, comme le remarque très-bien Boëckh, Philol., p. 183, peut très-bien s’appliquer à Philolaüs qui était de Crotone ou de Tarente, de sorte que l’expression de Sicilien ou d’Italien lui convient parfaitement. Du reste, peu importe qu’il s’agisse là d’Empédocle ou de Philolaüs; ce qui est certain, c’est qu’il s’agit d’un pythagoricien, soit Empédocle, soit Philolaüs, car tous les deux sont de l’école pythagoricienne, le dernier, il est vrai,.plus particulièrement. L’endroit du Phédon contre le suicide appartient, de l’aveu de Platon, à Philolaüs. Or c’est exactement le même esprit que dans le passage controversé du Ménon. Saint Clément, Strom., 1. III, et Théodoret, Aff. cur., 1. V, rapportent un fragment de Philolaüs