Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/109

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HERMOGÈNE.

Et les mots ἡδονή, plaisir, λύπη, douleur, ἐπιθυμία, désir, et autres semblables ?

SOCRATE.

Ils ne me paraissent pas très difficiles, Hermogène. Le plaisir, ἡδονή, est une tendance vers le bien-être, ὄνησις ; c’est ἡονή qui avec l’addition d’un δ donne ἡδονή. La douleur, λύπη, semble appelée ainsi, à cause de la dissolution, διαλύσις qu’elle produit dans le corps, La tristesse, ἀνία, est ce qui empêche d’aller, ἀ-ἰέναι. La peine, ἀλγηδών, me paraît un mot étranger dérivé de ἀλγεινόν, pénible. La souffrance est appelée ὀδύνη, de l’invasion, ἔνδυσις, de la douleur. Ἀχθηδών, l’accablement, est un piot évidemment fait pour exprimer la pesanteur qui ralentit le mouvement. Χαρά, la joie, a pris son nom de διάχυσις τῆς ῥοῆς, l’effusion de notre âme. Τέρψις, l’amusement, vient de τερπνόν, agréable. Ce dernier mot vient lui-même de ce que l’agrément se glisse, ἕρπει, dans l’âme, semblable à un souffle, πνοή; le terme propre a dû être ἕρπνους qui sera devenu, avec le temps, τερπνόν Le mot allégresse, εὐφροσύνη, n’a pas besoin d’interprétation. Tout le monde y reconnaît l’expression du,bon mouvement de l’âme, εὖ φέρεται, d’accord avec les choses ; à