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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, XI, XII et XIII.djvu/354

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Athéniens, qui distinguent les Grecs de toutes les autres nations, comme formant une race à part, et puis appellent toutes ces autres nations, infinies en nombre, sans rapport entre elles, d’un seul et même nom, les barbares, s’imaginant, à cause de cette communauté de nom, qu’elles ne forment véritablement qu’une seule et même race. Ou bien encore nous faisons comme celui qui croirait bien diviser le nombre en deux espèces en mettant à part dix mille, comme une espèce, et en donnant à tout le reste un seul nom, dans la persuasion qu’à cause de ce nom, il a réellement une seconde espèce différente de l’autre. Mais ne ferait-on pas plus sagement, et ne diviserait-on pas mieux par espèces et par moitiés, si l’on partageait le nombre en pair et impair, la race humaine en mâle et femelle, et si on n’en venait à opposer les Lydiens, les Phrygiens ou quelque autre peuple à tous les autres, que lorsqu’on ne verrait plus moyen de diviser par espèces et par parties tout à la fois ?

LE J. SOCRATE.

Parfaitement ; mais cette espèce même et cette partie, étranger, comment reconnaître clairement qu’elles ne sont pas une même chose, mais qu’elles diffèrent l’une de l’autre ?