forment en nous séparément et avec des caractères différents. En effet, l’une vient de la science, l’autre de la persuasion : l’une est toujours conforme à la droite raison, l’autre est sans raison ; l’une est inébranlable, l’autre peut chanceler. L’opinion vraie appartient à tous les hommes ; l’intelligence aux dieux seulement, et parmi les hommes, à un petit nombre. Cela étant, [52a] il faut reconnaître qu’il existe une idée toujours la même, qui n’a pas commencé et qui ne finira pas, ne recevant en elle rien d’étranger et ne sortant pas d’elle-même, invisible et insaisissable à tous les sens, et que la pensée seule peut contempler ; et une autre chose, portant le même nom que la première et semblable à elle, mais sensible, engendrée, toujours en mouvement, naissant en un certain lieu pour en disparaître ensuite, objet de l’opinion jointe à la sensibilité. La troisième espèce est le lieu éternel, ne périssant jamais [52b] et servant de théâtre à tout ce qui commence d’être, ne tombant pas sous les sens, mais perceptible pourtant par une sorte d’intelligence bâtarde ; elle est à peine admissible ; nous ne faisons que l’entrevoir comme dans un songe ; nous disons seulement qu’il est nécessaire que tout ce qui est soit quelque part, dans une certain lieu, occupe un certain espace, et que ce qui n’est ni sur la terre, ni en quelque
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