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NOTICE

et lui est censé faire suite à une de ces séances oratoires, dans laquelle le sophiste, commentant l’Iliade et l’Odyssée, avait caractérisé à grands traits quelques personnages de l’épopée, notamment Achille, Nestor, Ulysse, et les avait comparés entre eux. La discussion principale roule sur le parallèle d’Achille et d’Ulysse. Le premier représente pour Hippias l’homme naturellement sincère, qui ne trompe qu’involontairement ; le second est l’homme d’intrigue, sachant mentir à propos, pour servir ses desseins. Socrate n’admet pas, il est vrai, cette distinction sans faire quelques réserves ; mais ce n’est là qu’un incident. Le contraste des deux caractères est accepté au moins à titre d’hypothèse et sert de fondement à la discussion de philosophie morale dont le sujet vient d’être expliqué.

C’est donc d’abord parce qu’Hippias aimait à traiter les sujets de ce genre que Platon l’a introduit dans son dialogue ; mais c’est aussi, très certainement, pour faire ressortir la pauvreté philosophique de ces sortes de conférences si goûtées alors. Il lui a plu de mettre cette prétendue science en face de l’homme qu’il considérait comme le représentant de la recherche sincère, soucieuse uniquement de vérité.

Quant à Eudicos, dont le rôle est d’ailleurs insignifiant, nous pouvons simplement conjecturer, d’après ce qui est dit de lui, qu’il était connu à Athènes pour un des admirateurs du sophiste d’Élis.



IV

LE TEXTE


Comme il a été dit dans l’Introduction, l’Hippias mineur ne figure ni dans le Bodleianus, ni dans le Parisinus. Nous avons pris comme manuscrit de base le Venetus T, d’après la collation qui en est donnée dans l’édition de Burnet ; nous l’avons contrôlé par les deux manuscrits de Vienne W et F, ce dernier offrant plusieurs leçons manifestement meilleures.