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SOMMAIRE

rhétorique, qui permet de parler d’une manière persuasive sur tout sujet sans en posséder la science, dispense-t-elle d’avoir la science de la justice, ou l’implique-t-elle (458 e-460 a) ? — Gorgias : elle la donne à qui ne la possède pas d’avance (460 a-b). — Socrate : mais alors comment pouvais-tu dire qu’un orateur pût être injuste (460 b-461 a) ?

Brusque intervention de Polos, qui reproche à Socrate des sophismes. Socrate se déclare prêt à discuter avec lui, pourvu que Polos renonce à ses longs discours (461 b-462 b).



DEUXIÈME PARTIE : SOCRATE ET POLOS


Socrate définit la rhétorique un empirisme, et non un art (462 b-463 a), et cet empirisme fait partie d’un ensemble qui relève de la flatterie. — Théorie socratique de la flatterie, qui ne vise qu’au plaisir, non au bien véritable, et qui a inventé quatre routines empiriques (toilette, cuisine, sophistique, rhétorique), contrefaçons de quatre arts véritables (gymnastique, médecine, législation, justice) (463 a-466 a).

Mais les orateurs, dit Polos, ne sont-ils pas considérés et tout-puissants dans les cités ? — Nullement, dit Socrate, si tu appelles « puissance » une chose bonne pour qui la possède (466 a-b). La prétendue puissance des orateurs et des tyrans n’en est pas une, si, faute de raison, ils se trompent sur leur véritable but, qui est leur bien (466 b-468 e).

Instance de Polos : Socrate ne porterait-il pas envie à un homme libre d’agir à sa guise dans la cité ? — Réponse : Non, si l’action envisagée n’était pas juste, car le plus grand des maux est de commettre l’injustice, et il n’y a de bien que ce qui est juste (468 e-470 c).

Polos conteste, et, pour prouver que l’homme injuste peut être heureux, allègue l’exemple du tyran Archélaos, à qui tous ses crimes réussissent (470 c-471 d). Réponse de Socrate : il n’admet pas cette façon de discuter ; des témoignages ne sont pas des preuves. Il ne veut d’autre témoignage que celui de son interlocuteur. Quant au fond, il maintient sa thèse — l’homme injuste ne peut être heureux — et il l’aggrave — le coupable qui ne satisfait pas à la justice est plus malheureux que celui qui satisfait (471 d-472 e).

Position de la question (473 a-474 c) et discussion dialectique : Socrate avance et soutient successivement, 1o que commettre l’injustice est pire que la subir, parce que, étant plus laid, c’est aussi plus nuisible (474 c-476 a) ; 2o que ne pas