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PHÉDON

Quelques leçons intéressantes d’autres manuscrits ont été en outre mentionnées d’après Schanz. Dans ce cas, au sigle communément employé on a joint la désignation précise du ms.

L’étude de la tradition indirecte offre un incontestable intérêt : celle-ci représente en effet, pour une époque donnée, un état de l’établissement du texte ou, si l’on veut, de l’édition. Toutefois il faut reconnaître que chaque cas mériterait, au point de vue historique comme au point de vue critique, un examen particulier. D’une façon générale il convient de distinguer entre les diverses sortes de citations textuelles. Les unes, occasionnelles et très courtes, sont probablement faites de mémoire[1] et ne constituent pas de sûrs témoignages. D’autres se dissimulent pour s’intégrer dans une composition de leur auteur ; elles sont donc altérées aux points mêmes où se fait cette incorporation, mais d’autre part elles sont beaucoup trop étendues pour n’être pas des transcriptions ; c’est le cas des morceaux de Platon qu’on trouve dans le Protrepticus de Jamblique (début du ive siècle). C’est également le cas pour les citations d’Eusèbe (même époque) ou surtout de Stobée (ve siècle), mais qui sont cette fois de véritables extraits, souvent très longs. Ces extraits ont à leur tour pu servir à d’autres citateurs : c’est ainsi que Théodoret, en beaucoup d’endroits, cite manifestement d’après S. Clément d’Alexandrie ou d’après Eusèbe. Les florilèges peuvent être de même la source des citations qu’on trouve chez les lexicographes et chez les grammairiens, mais il n’est pas impossible qu’eux-mêmes, ou leurs modèles, se soient servis de bonnes copies, nécessaires à leurs études. Tel devait être enfin le cas des commentateurs, pour les lemmes qu’ils inscrivaient en tête de chaque partie de leur commentaire, ou pour les citations qu’ils y intercalaient de l’ouvrage même dont ils faisaient l’exégèse : à cet égard le commentaire d’Olympiodore le Jeune (fin du vie siècle) sur le Phédon est, quoique incomplet, un document très précieux.

Schanz a dressé un inventaire analytique de la tradition

    tout ce qui n’est pas évidemment corrigé. De même il semble téméraire de prétendre deviner ce que portaient primitivement çà ou là certains feuillets très abîmés (cf. ad 73 e 5 sqq. et 74 e 3 sqq.).

  1. Voir p. ex. les deux citations d’Épictète à 116 d 6 et 117 d 8.