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PHÉDON

[ou De l’âme, genre moral.]



PHÉDON ÉCHÉCRATE


Introduction
au récit de Phédon.

Échécrate. — 57 Étais-tu en personne, Phédon, aux côtés de Socrate, ce jour où il but le poison dans sa prison ? Ou bien tiens-tu d’un autre ce que tu sais ?

Phédon. — J’y étais en personne, Échécrate.

Échécrate. — Eh bien ! de quoi a-t-il parlé, lui, avant de mourir ? Quelle a été sa fin ? Voilà ce que j’aimerais à apprendre. De mes concitoyens de Phlious[1], en effet, il n’y en a absolument pas un qui pour l’instant séjourne à Athènes, et de là-bas il n’est venu chez nous depuis longtemps aucun étranger b qui ait été à même de nous donner là-dessus des renseignements sûrs, sinon qu’il est mort après avoir bu le poison. Mais pour le reste on n’a rien pu nous en raconter.

58Phédon. — N’avez-vous donc rien su non plus des circonstances de son jugement ?

Échécrate. — Si fait ; c’est un point sur lequel nous avons été renseignés. Et même ce qui nous a surpris, c’est que, le jugement ayant eu lieu depuis longtemps, sa mort se soit produite beaucoup plus tard. Qu’y a-t-il donc eu, Phédon ?

  1. Phlious (ou Phlionte), dans le Péloponèse, aux confins de l’Argolide et du territoire de Sicyone. Eurytus de Tarente, disciple de Philolaüs, y avait établi un cercle pythagorique, duquel proviennent sans doute les traditions qui font de cette ville le berceau de la famille de Pythagore et le lieu où, s’entretenant avec le tyran Léon, il aurait créé le terme de philosophe. Phédon est reçu au siège du groupe (synhédrion) par Échécrate et ses associés (58 d, 102 a).