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INTRODUCTION

ils ont été mutilés tous les deux. Le Bodleianus avait probablement deux volumes ; nous n’avons plus que le premier, qui contient les six premières tétralogies. Le Parisinus au contraire a perdu son premier volume, où se trouvaient les sept premières tétralogies ; il commence par le Clitophon, qui y porte le no κθʹ (29), et contient la huitième et la neuvième tétralogie avec les Définitions et sept apocryphes. Le Parisinus est un des joyaux de notre bibliothèque nationale : c’est un exemplaire de luxe rédigé et accentué avec soin. Cobet lui attribuait une si haute valeur qu’il s’en tenait à lui seul, et jugeait inutile de recourir à d’autres manuscrits. Hermann l’a strictement suivi dans l’édition qu’il a donnée chez Teubner. Il tient la première place dans les éditions de Campbell et d’Adam. Il se distingue non seulement par l’excellence du texte, mais encore par les formes attiques qu’il a conservées plus fidèlement que les autres manuscrits platoniciens. Toutes les deuxièmes personnes du singulier du présent et du futur passifs ou moyens y étaient terminées en ει ; on les a grattées, sauf deux ou trois qui ont passé inaperçues, pour leur substituer la désinence . La forme attique en η de la première personne du plus-que-parfait actif a été grattée de même et remplacée par la forme en ειν. Les composés de ξυν commencent pour la plupart par ξυν et non συν ; c’est d’ailleurs l’écriture de F et de tous les manuscrits que j’ai collationnés. Le neutre de τοιοῦτος est τοιοῦτον dans A, τοιοῦτο dans les autres ; on y trouve toujours ταὐτόν, et non ταὐτό. La particule δέ, dans l’expression τί δέ, a été grattée et remplacée par δαί dans les huit premiers livres et le commencement du neuvième : le correcteur n’a pas pris le temps de pousser jusqu’au bout.

J’ai suivi scrupuleusement l’orthographe de A sauf pour les mots dont l’orthographe attique a été certainement changée par les scribes. J’ai ainsi rétabli ὠφελία, qui se rencontre d’ailleurs dans tous les manuscrits, pour ὠφελία, ὑός pour ὑιός, Πειραιῶς pour Πειραιέως, φιλόνικος (ambitieux) qui se rencontre çà et là dans A et dans F, pour φιλόνεικος, μείγνυμι pour μίγνυμι, ἀποκτεινύναι qui se lit une fois dans A et dans F, pour ἀποκτιννύναι. J’ai mis l’augment aux verbes qui commencent par la diphtongue ευ, comme εὔχομαι, εὑρίσκω, etc., augment généralement omis, sauf dans quelques endroits des manuscrits secondaires.