e Et aux navigateurs, à l’égard des dangers de la mer ?
Le pilote.
Et le juste, en quelle occasion et pour quelle œuvre est-il le plus capable d’aider ses amis et de nuire à ses ennemis ?
À la guerre, pour attaquer les uns et défendre les autres, ce me semble.
Fort bien ; mais, mon cher Polémarque, on n’a que faire du médecin, quand on n’est pas malade.
C’est vrai.
Ni du pilote, quand on n’est pas sur mer.
Sans doute.
À ce compte on n’a que faire non plus de l’homme juste, lorsqu’on n’est pas en guerre[1] ?
Ceci ne me semble pas du tout exact.
333 La justice est donc utile aussi en temps de paix ?
Elle est utile.
Et l’agriculture aussi, n’est-ce pas ?
Oui.
Pour recueillir les fruits de la terre ?
Oui.
Le métier de cordonnier est utile aussi ?
Oui.
Tu pourrais ajouter, n’est-ce pas, qu’il l’est pour nous procurer des chaussures ?
Sans doute.
Et la justice, pour quel usage et quelle acquisition peux-tu dire qu’elle est utile en temps de paix ?
Pour les conventions, Socrate.
Entends-tu par là des associations ou quelque autre chose ?
Oui, des associations.
b Ceci posé, quel est le bon et utile associé pour placer les pièces au trictrac, l’homme juste ou le joueur de profession ?
Le joueur de profession.
- ↑ On saisit ici le procédé favori de Socrate qui tire ses conclusions morales et philosophiques de l’analogie des arts, analogie souvent moins probante qu’il ne le pense.
que ce soit, mais de son contraire, c’est-à-dire de l’homme injuste. »