enfants la pratique de la justice, et ainsi font tous ceux qui ont charge d'âmes ; mais 363ce n’est pas pour elle-même qu’ils louent la justice, c’est pour la considération qu’elle procure ; on veut, en paraissant juste, tirer de sa réputation des magistratures, des mariages et tous les avantages que Glaucon a énumérés tout à l’heure, et qui vont à l’homme juste en vertu de sa bonne renommée. Mais ces partisans de la justice portent plus loin encore les profits d’une bonne réputation ; ils mettent en ligne de compte l’approbation des dieux et ne tarissent pas sur les biens dont les dieux, disent-ils, comblent les hommes pieux. C’est l’opinion du bon Hésiode et d’Homère. b Le premier dit qu’en faveur des justes les dieux font
et il ajoute que
et cent autres biens du même genre. Homère tient à peu près le même langage :
Musée et son fils accordent aux justes au nom des dieux des biens plus magnifiques encore ; ils les mènent en imagination chez Hadès, les font asseoir à table, couronnés de fleurs, et apprêtant un banquet des saints, dils les font dès lors passer tout leur temps à s'enivrer, comme si la plus belle récompense de la vertu était une ivresse éternelle. D'autres étendent encore plus loin les récompenses accordées par les dieux ; selon eux, l'homme saint et fidèle à ses serments revit après sa mort dans les enfants de ses enfants et dans sa postérité. Voilà entre autres choses ce qu'ils disent à l'éloge de la vertu. Pour les hommes impies et injustes, au contraire, ils les plongent dans la boue chez Hadès et les condamnent à porter de l'eau dans un crible, eet pendant leur vie ils les vouent à l'infamie, et tous les châtiments que Glaucon a énumérés