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LA RÉPUBLIQUE V

uniformément partagées entre les deux sexes, la femme est appelée par la nature à toutes les fonctions, de même que l’homme ; eseulement la femme est dans toutes inférieure à l’homme[1].

C’est certain.

Dans ces conditions les imposerons-nous toutes aux hommes, aucune aux femmes ?

Ce n’est pas admissible.

Nous dirons plutôt, je pense : il y a des femmes douées pour la médecine, d’autres qui ne le sont pas, des femmes douées pour la musique, d’autres qui ne le sont pas.

Sans doute.

456N’y a-t-il pas aussi des femmes douées pour la gymnastique et pour la guerre, et d’autres qui n’ont le goût ni de la gymnastique ni de la guerre ?

Je le pense pour ma part.

Et des femmes philosophes et d’autres ennemies de la sagesse ? des femmes courageuses et des lâches ?

Il y en a aussi.

Il y a donc aussi des femmes propres à garder l’État et d’autres qui ne le sont pas, et n’est-ce pas en raison de ces qualités que nous avons choisi la nature de nos gardiens mâles ?

C’est pour cela.

Il y a donc chez la femme, comme chez l’homme, une même nature propre à la garde de l’État ; elle est seulement plus faible chez l’un, plus forte chez l’autre.

C’est évident.


Avantages
de ce partage
de fonctions.

bVI  Ce sont donc les femmes douées de ces qualités que nous choisirons pour en faire les compagnes des hommes qui en sont doués aussi et partager avec eux la garde de l’État, parce qu’elles en sont capables et qu’elles ont avec eux une parenté de nature.

Nous le ferons certainement.

Ne faut-il pas assigner les mêmes emplois aux mêmes natures ?

  1. En somme, Platon fait du gouvernement une question de capacité, non de sexe. Il aurait pu aller plus loin, lui qui attache, et