mais sur les plus vites et les plus doux à la main qu’on pourra trouver ; c’est le meilleur moyen de leur faire voir ce qu’ils auront à faire un jour, et le plus sûr, pour qu’au besoin ils se sauvent en suivant leurs vieux gouverneurs.
Il me semble, dit-il, que ton idée est fort bonne.
Punitions
et récompenses
guerrières.
468Et la guerre ? poursuivis-je : comment réglerons-nous les rapports des soldats entre eux et avec les ennemis ? Vois si mon idée est juste ou non.
Laquelle ? dit-il ; explique-toi.
Si, repris-je, l’un d’eux abandonne son rang, ou jette ses armes, ou commet quelque autre lâcheté pareille, ne faut-il pas faire de lui un artisan ou un laboureur[1] ?
Assurément si.
Et si l’un d’eux se laisse prendre vivant par les ennemis, ne faut-il pas en faire cadeau à ceux qui l’ont pris et les laisser disposer à leur gré de leur butin ?
bAssurément.
Mais pour celui qui se sera signalé par sa bravoure, n’es-tu pas d’avis que tout d’abord pendant l’expédition les jeunes gens et les enfants qui sont ses compagnons d’armes le couronnent chacun à leur tour ?
J’en suis d’avis.
Qu’ensuite ils lui serrent la main ?
J’en suis d’avis aussi.
Mais, repris-je, voici quelque chose qui n’aura plus, je crois, ton assentiment.
Quoi ?
Qu’il baise chacun d’eux et soit baisé par chacun[2].
Je l’approuve au contraire au plus haut point, et j’ajoute à cette prescription que, cpendant toute la durée de la campagne, personne n’aura le droit de lui refuser un baiser, s’il
- ↑ Dans les Lois, l’homme qui jette ses armes est traité comme une femme : « Si les juges reconnaissent qu’un homme a jeté honteusement ses armes de guerre, aucun stratège, aucun chef de guerre ne l’emploiera plus comme soldat et ne lui fera place dans aucun corps de troupes. » Lois, 944 e.
- ↑ Cf. 403 b et Lois 636 c.