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LETTRE II




Platon à Denys : Bon succès


310 b 4

Réponse
à
des accusations.

J’ai appris d’Archédèmos[1] que, selon toi, ce n’est pas moi seul qui devais garder silence à ton sujet, mais que mes amis eux-mêmes devaient bien se garder de faire ou de dire quoi que ce fût de désagréable te concernant. Tu ne fais d’exception cque pour Dion. Or ce mot précisément, « sauf Dion », signifie que je n’ai aucune influence sur mes amis, car si je pouvais quelque chose sur les autres, sur toi ou sur Dion, il en reviendrait, je l’affirme, beaucoup plus de biens à nous tous et au reste des Grecs. Mais ce qui fait maintenant ma force, c’est que je vis d’après mes principes. Je te dis cela, parce que Cratistolos et Polyxène[2] ne t’ont rien rapporté de raisonnable. L’un des deux prétendrait avoir entendu à Olympie dun bon nombre de ceux qui étaient avec moi te décrier : il a peut-être l’ouïe meilleure que la mienne. En tout cas, je n’ai, moi, rien entendu. Il n’y a qu’une chose à faire, à mon avis, si l’on renouvelle semblable accusation sur l’un d’entre nous : m’interroger par lettre : je te dirai la vérité sans hésitation ni fausse honte.


Rapports de Denys
et de Platon.

Voici donc quelle est notre situation réciproque : nous ne sommes des inconnus, je dirai pour personne en Grèce, et notre liaison n’est pas un secret. eN’ignore pas non plus que

  1. Il est plusieurs fois question d’Archédèmos dans les Lettres (II, 319 a ; VII, 339 a ; 349 d…) C’était un disciple d’Archytas, le tyran de Tarente, et il semble avoir souvent servi d’intermédiaire entre Platon et Denys.
  2. Cratistolos nous est inconnu. Polyxène est sans doute le