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LETTRE VII




Platon aux parents et amis de Dion : Bon succès


Introduction.

323 d 10 Vous m’avez écrit d’être bien convaincu de la conformité de vos pensées avec celles de Dion et vous m’engagez dès lors instamment à vous aider dans la mesure du possible, par mes actes et mes paroles. 324 Oui certes, si vraiment votre façon de voir et vos désirs sont les mêmes que les siens, je consens à collaborer, sinon, j’ai besoin de beaucoup réfléchir. Ses conceptions et ses projets, j’en peux assurément parler, non par conjecture, mais avec certitude. En effet, quand pour la première fois je vins à Syracuse[1], j’avais près de quarante ans ; Dion avait l’âge qu’a maintenant Hipparinos[2] et il voyait alors les choses comme il ne cessa de les voir : les Syracusains, à son avis, b devaient être libres et se régir suivant les meilleures lois. Il ne serait donc pas surprenant qu’une divinité ait conformé les idées politiques d’Hipparinos à celles de Dion. Quelle fut leur genèse ? Cela vaut la peine d’être connu des jeunes et des vieux. Aussi vais-je essayer de vous en faire le récit depuis l’origine : les circonstances présentes en fournissent l’occasion.


Formation des idées politiques de Platon.

Jadis dans ma jeunesse, j’éprouvais ce qu’éprouvent tant de jeunes gens. J’avais le projet, du jour où je pourrais disposer de moi-même, d’aborder aussitôt la politique. c Or voici en

  1. Platon raconte plus loin son voyage à Syracuse sous Denys l’Ancien. Dion avait alors un peu plus de vingt ans.
  2. Il s’agit d’Hipparinos fils de Denys l’Ancien et neveu de Dion. Sur ce point controversé, voir la notice particulière.


(Il manque la référence 324 c (on passe directement de b à d). Je la rétablis à sa place.)