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NOTICE GÉNÉRALE

d’appel[1]. Pour Zeller, la collection entière doit être considérée comme apocryphe.

Mais un revirement d’opinion s’est produit durant la seconde moitié du xixe siècle, dû en grande partie aux progrès des sciences philologiques. Les travaux stylistiques inaugurés par Campbell ont abouti à une connaissance assez précise de la langue de Platon. Ces méthodes appliquées aux Lettres ont été favorables à ces dernières. Plusieurs de ces lettres portaient avec elles leurs dates et se situaient d’une façon assez exacte dans telle ou telle période de la vie de Platon. Or, si l’on compare le style des différentes Lettres et celui des Dialogues écrits à la même époque, on découvre entre les deux une parfaite harmonie, à condition toutefois que les lettres soient assez étendues pour qu’une telle comparaison ait une portée valable. De plus, un bon nombre de soi-disant contradictions historiques tombent, à la lumière de témoignages mieux interprétés. Pour tous ces motifs, plusieurs critiques, tels Blass[2], Meyer[3], Raeder[4], et récemment le dernier traducteur allemand des Lettres, Apelt[5], revendiquent l’authenticité de toutes les Lettres, sauf peut-être de la 1re et surtout de la 12e. La plupart cependant se montrent moins accueillants : ils opèrent un triage et tâchent de distinguer le bon grain de l’ivraie. Christ[6] se prononce en faveur des lettres VII, VIII et XIII ; Rudolf Adam[7] ne veut reconnaître comme légitime que VII ; Ritter[8], après une étude assez approfondie des critères

  1. Voir, par exemple, sa critique de Reinhold, De Platonis epistulis, dans Archiv für Geschichte der Philosophie, I, 1888, p. 614, et Die Philosophie der Griechen, II, 1, p. 483.
  2. Unechte Briefe in Rhein. Mus., 1899, p. 32 ; Über die Zeitfolge… in Apophoreton, Berlin, 1903, p. 52.
  3. Geschichte der Altertums, V, 1902, p. 500 et suiv.
  4. Über die Echtheit der pl. Briefe in Rhein. Mus., 1906, pp. 427 et suiv., 511 et suiv.
  5. Platons Briefe, Leipzig, 1921.
  6. Platonische Studien in Abh. der bayer. Akad., 17 (1886), p. 451.
  7. Ueber die Echtheit der platon. Briefe, Progr., Berlin, 1906 et Ueber die platonischen Briefe in Archiv f. Gesch. d. Phil. 23 (1909), p. 29.
  8. Neue Untersuchungen über Pl., München, 1910, p. 327-424.