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INTRODUCTION

manquent pas d’élégance, et le pastiche des Rivaux, par exemple, est assez heureux. Mais c’est du point de vue historique que ces œuvres présentent un réel intérêt. Elles font revivre en partie sous nos yeux l’activité intellectuelle de l’Académie et des milieux plus ou moins apparentés à l’école platonicienne. Nous savons par les témoignages anciens qu’il existait une multitude d’écrits provenant des cercles socratiques ou des cercles de rhéteurs et de sophistes. Quelques rares fragments sont seuls arrivés jusqu’à nous. Les dialogues pseudo-platoniciens peuvent nous donner une idée d’un genre de littérature qui gravita pendant des siècles autour des noms de Socrate et de Platon. Ils nous apprennent combien fut répandue la mode du dialogue inaugurée en Grèce au ive siècle et qui visait probablement à reproduire les pittoresques conversations du vieux maître légendaire dont l’empreinte sur toute une génération avait été si puissante. Ils nous font connaître les thèmes en vogue ; ils nous révèlent naïvement, parfois maladroitement, les procédés, j’allais dire les trucs, en usage dans ces sortes de compositions, procédés que l’art de Platon estompe soigneusement. Aussi, par là, sont-ils fort instructifs pour la critique littéraire. À ces titres, les dialogues apocryphes méritent de figurer en appendice dans une édition complète des œuvres de Platon.


Notre édition comprend tous les dialogues reconnus généralement comme suspects, c’est-à-dire, le Second Alcibiade, Hipparque, Minos, les Rivaux, Théagès, Clitophon. Nous faisons exception pour l’Épinomis qui ne sera pas publié ici. Ce dialogue, en effet, nous semble devoir être séparé des précédents. Il pourrait être authentique, et la tradition contraire s’est établie sur un texte douteux de Diogène-Laërce et sur une appréciation très