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NOTICE


I

LA COMPOSITION

Le dialogue Les Rivaux se distingue des dialogues précédents par sa forme plus littéraire et plus artistique. L’auteur a décrit le cadre où se déroule la discussion ; il a imaginé une mise en scène qui rappelle par endroits certains tableaux des premiers écrits de Platon ; on retrouve comme un écho, bien atténué, il est vrai, de Charmide ou de Lysis. Du reste, comme dans ces deux dialogues, la narration se substitue au drame et l’entretien n’est pas représenté, mais raconté.


Prologue.

Socrate est entré chez le grammairien Denys. Plusieurs adolescents sont là, travaillant et discutant entre eux avec passion. On songe à la fresque de Puvis de Chavannes, « la Philosophie » : des adolescents réunis autour de la Sagesse, vierge au visage à demi voilé, se penchent sur le sable où sont tracées des figures géométriques et cherchent à dérober aux sciences leurs secrets, comme les élèves du pédagogue Denys. — Deux jeunes gens plus âgés contemplent le spectacle, et c’est l’un d’eux que Socrate interroge sur l’objet de la discussion. Mais le jeune homme interpellé est un amateur d’exercices corporels, un gymnaste, nullement un intellectuel, et il n’a que mépris pour toutes les divagations philosophiques. L’autre, au contraire, son rival, indifférent à tout ce qui est culture physique, insouciant des belles performances, ne fait point cas des avantages du corps. Il se pique de philosophie