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SECOND ALCIBIADE

présents accoutumés plus tard, quand j’aurai vu venir ce grand jour. Or, il viendra sans tarder s’ils le veulent.

Socrate. — Eh bien ! je l’accepte et tout ce qui me viendra de toi, c’est avec plaisir que je l’accepterai. Comme le Créon d’Euripide, à la vue de Tirésias, le front ceint d’une couronne, s’écriait en apprenant qu’il avait reçu ces prémices de la main des ennemis, à cause de son art :

Je prends comme un présage ta couronne victorieuse,
Car la tempête nous assaille, tu ne l’ignores pas[1],

moi de même, cet honneur qui me vient de toi, je le prends comme un présage. Il me semble que je ne suis pas dans une moindre tempête que Créon, cet je voudrais devenir vainqueur de tes amants.


  1. Euripide, Les Phéniciennes, 863.