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NOTICE


I

LA COMPOSITION

Le sous-titre qui a été donné au dialogue indique le thème développé. Il s’agit de la délibération : περὶ τοῦ βουλεύεσθαι. Rien ne permet, comme le veulent par exemple Hermann, C. Ritter, Heidel, de rattacher le Sisyphe au Démodocos et de considérer le premier comme une sorte de mise en œuvre dont le Démodocos aurait fourni les matériaux. Seul le sujet est identique dans les deux écrits, mais les points de vue sont de part et d’autre très différents.

L’affabulation ici à peu près aussi insignifiante que dans le de Justo ou le de Virtute. On ne trouve aucune indication du lieu où se passe la scène. Est-on à Athènes, à Pharsale, ou aux environs de Pharsale, car il eût été difficile à Sisyphe qui, la veille de l’entretien, discutait à Pharsale, de se retrouver le lendemain à Athènes ? La chose reste indécise. L’arrangement artistique semble avoir peu préoccupé l’auteur. De même, les caractères des personnages ne sont guère dessinés. Le seul interlocuteur de Socrate, Sisyphe, est tout aussi effacé que l’anonyme du περὶ δικαίου ou l’éleveur de chevaux du περὶ ἀρετῆς. À part une seule réponse pertinente (388 a), son rôle consiste uniquement à parsemer d’interruptions affirmatives ou interrogatives le monologue de Socrate.

Il nous suffira donc d’indiquer les lignes principales de la discussion, qui feront assez ressortir la pauvreté de la pensée.