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Page:Platon - Œuvres complètes, tome 6, Dialogues dogmatiques II (trad. Dacier et Grou), 1869.djvu/32

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même temps une espèce. Rien de plus beau, en effet, que de distinguer d’abord de tout le reste ce qu’on cherche, quand on le fait avec succès. C’est ainsi que toi, tout à l’heure, pensant tenir la vraie division, tu t’es empressé de saisir le terme du discours, quand tu as vu qu’il allait vers les hommes. Mais, mon cher, il n’est pas sûr de procéder par de petites parties ; le mieux est de diviser par moitiés : c’est la vraie méthode pour trouver les espèces. Or, c’est là l’essentiel dans nos recherches.

LE JEUNE

SOCRATE

Que veux-tu dire, ô Étranger ?

L’ÉTRANGER

Je vais essayer de m’expliquer plus clairement par amour pour toi, mon cher Socrate. Présentement, il est impossible d’éclaircir ce sujet de manière à ne rien laisser à désirer. Il nous faut faire quelques pas de plus pour trouver la lumière qui nous manque.

LE JEUNE

SOCRATE

En quoi donc prétends-tu que pèche notre division ?

L’ÉTRANGER

Voici. Nous avons fait comme un homme qui, se proposant de diviser en deux le genre humain, procéderait à la manière des gens de ce pays  ; ils distinguent les Grecs de tous les autres peuples, comme une race à part, après quoi réunissant toutes les autres nations, quoique en nombre infini, sans contact