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Page:Platon - Œuvres complètes, tome 6, Dialogues dogmatiques II (trad. Dacier et Grou), 1869.djvu/62

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autant qu’elles le pourraient, de s’enfanter et de se nourrir, par un procédé semblable. Mais nous voici enfin arrivés au point où tend tout ce discours. Car, en ce qui concerne les autres animaux, il y aurait beaucoup de choses à dire, et il faudrait beaucoup de temps pour expliquer le point de départ et les causes de leurs changements : ce qui regarde les hommes est plus court, et dans un rapport plus direct à notre sujet. Privés de la protection du démon, leur maître et leur pasteur, parmi des animaux naturellement sauvages, et devenus féroces, les hommes faibles et sans défense étaient déchirés par eux. Ils étaient de plus dépourvus d’arts et d’industrie dans ces premiers temps, car la terre avait cessé de leur fournir d’elle-même la nourriture, sans qu’ils eussent les moyens de se la procurer, parce qu’auparavant ils n’avaient jamais senti la nécessité de les chercher. C’est pourquoi ils étaient dans une grande détresse. De là vient que les dieux nous apportèrent, avec l’instruction et les enseignements nécessaires, ces présents dont parlent les anciennes traditions, Prométhée le feu, Vulcain et la déesse qui préside aux mêmes travaux les arts, d’autres divinités les semences et les plantes. Voilà comment parurent toutes les choses qui aident les hommes à vivre, lorsque les dieux, comme il a été dit, cessèrent de les gouverner et de les protéger directement, lorsqu’il leur fallut se conduire et se protéger eux-mêmes, comme fait cet univers, que