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Page:Platon - Œuvres complètes, tome 6, Dialogues dogmatiques II (trad. Dacier et Grou), 1869.djvu/84

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’abord que l’art du tisserand est celui d’entrelacer la trame et la chaîne, avons-nous tourné en cercle et fait mille divisions inutiles ?

LE JEUNE

SOCRATE

Il me semble, à moi, Étranger, que rien de ce qui a été dit n’a été dit inutilement.

L’ÉTRANGER

Je ne m’en étonne pas. Mais peut-être une autre fois, mon cher, cela ne te semblera-t-il plus. Écoute donc contre cette maladie qui pourrait te prendre dans la suite plus d’une fois, – je ne m’en étonnerais pas non plus, – écoute un raisonnement qui s’applique à tous les cas de cette sorte.

LE JEUNE

SOCRATE

Voyons, dis.

L’ÉTRANGER

Commençons par considérer d’une manière générale l’excès et le défaut, afin d’apprendre à louer et blâmer avec raison ce qui est trop long ou trop court dans les discussions comme celle-ci.

LE JEUNE

SOCRATE

C’est ce qu’il faut faire.

L’ÉTRANGER

Un raisonnement qui roulerait sur ce sujet ne serait pas, que je sache, un raisonnement superflu.

LE JEUNE

SOCRATE

Sur quel sujet ?

L’ÉTRANGER

La longueur et la brièveté, et en général l’excès et le défaut. Car toutes ces choses appartiennent à l’art de mesurer.

LE JEUNE

SOCRATE