Aller au contenu

Page:Platon - Œuvres complètes, tome 6, Dialogues dogmatiques II (trad. Dacier et Grou), 1869.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ou le blâme à la brièveté ou à la longueur de nos discours, en prenant pour règle de nos jugements, non pas la longueur relative, mais cette partie de l’art de mesurer que nous avons dit qu’il faut toujours avoir présente à l’esprit, et qui repose sur la considération de la convenance.

LE JEUNE

SOCRATE

Bien.

L’ÉTRANGER

Cependant nous ne rapporterons pas tout à cette règle. Nous ne nous interdirons pas une longueur agréable, à moins qu’elle ne soit un hors-d’œuvre. Et pour ce qui est de trouver le plus facilement et le plus promptement possible la solution du problème agité, c’est une considération que la raison nous recommande de mettre en seconde ligne, et non en première. L’honneur du premier rang appartient incontestablement à la méthode qui nous met en état de diviser par espèces, et nous apprend, si une discussion développée doit rendre l’auditeur plus inventif, à nous y livrer sans nous impatienter de cette longueur ; et s’il vaut mieux être court, à préférer de même la brièveté. Ajoutons que s’il se rencontre un homme qui, dans ces sortes de conversations, blâme les longs discours, et n’approuve pas ces perpétuels circuits et ces cercles, il ne faut pas permettre qu’il parte immédiatement après avoir blâmé la longueur de ce qui a été dit ; il faut exiger qu’il montre clairement comment une discussion plus courte eût rendu ceux qui discutent meilleurs dialecticiens et plus habiles à trouver la démonst