Page:Platon - Ion (traduction Mertz), 1903.djvu/44

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de bien composer que dans le genre vers lequel la Muse l’a poussé, l’un dans les dithyrambes, l’autre dans les éloges, l’autre dans les hyporchèmes, l’autre dans la poésie épique, l’autre dans les ïambes ; dans les autres genres, chacun ne vaut rien. Ils parlent en effet, non en vertu d’un art, mais d’une puissance divine ; car s’ils étaient capables de bien parler en vertu d’un art, ne fût-ce que sur un sujet, ils le feraient sur tous les autres à la fois. Et le but de la divinité, en enlevant la raison à ces chanteurs et à ces prophètes divins et en se servant d’eux comme des serviteurs, c’est que nous, les auditeurs, nous sachions bien que ce ne sont pas eux les auteurs d’œuvres si belles, eux qui sont privés de raison, mais que c’est la divinité elle-même leur auteur, et que par leur organe, elle se fait entendre à nous. La meilleure preuve pour notre raisonnement, c’est Tynnichos de