68e'’ Certainement.
C’est donc en vue du bien qu’on fait tout ce qu’on fait en ce genre.
Je le reconnais.
XXIV. — Ne sommes‑nous pas tombés d’accord que, quand nous faisons une chose en vue d’une fin, ce n’est pas la chose que nous voulons, c’est la fin en vue de laquelle nous la faisons ?
Certainement.
Nous ne voulons donc pas égorger des gens, les exiler, les dépouiller de leurs biens par un simple caprice. Nous voulons le faire, lorsque cela nous est utile ; si cela nous est nuisible, nous ne le voulons pas. Car c’est les biens, comme tu le déclares, que nous voulons ; quant à ce qui n’est ni bon ni mauvais, nous ne le voulons pas, ni ce qui est mauvais non plus. Est‑ce vrai ? Te paraît‑il que j’ai raison, Polos, oui ou non ? Pourquoi ne réponds‑tu pas ?
Tu as raison.
Puisque nous sommes d’accord là‑dessus, si un homme, tyran ou orateur, en fait périr un autre, ou le bannit de la cité, ou lui ravit ses biens, croyant qu’il y trouvera son avantage, et qu’au contraire cela tourne à son préjudice, il fait bien alors ce qu’il lui plaît, n’est‑ce pas ?
Oui.
Mais fait‑il aussi ce qu’il veut, s’il se trouve que le résultat est mauvais ? Pourquoi ne réponds‑tu pas ?
Il ne me semble pas qu’il fasse ce qu’il veut.
Dès lors est‑il possible qu’un tel homme ait un grand pouvoir dans sa ville, s’il est vrai, comme tu l’admets, qu’un grand pouvoir soit un bien ?
Non, cela n’est pas possible.
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