Page:Platon - Protagoras ; Euthydème ; Gorgias ; Ménexène, Ménon, Cratyle (trad. Chambry), 1992.djvu/216

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6d quelque chose, n’est‑il pas nécessaire qu’il y ait aussi un patient affecté par cet agent ?

POLOS

Il me le semble.

SOCRATE

Et ce qui supporte ce que fait l’agent ne doit‑il pas être tel que le fait l’agent ? Voici un exemple : si quelqu’un frappe, ne faut‑il pas que quelque chose soit frappé ?

POLOS

Nécessairement.

SOCRATE

Et s’il frappe fort ou vite, que la chose frappée soit frappée de même ?

POLOS

Oui.

SOCRATE

Par conséquent, l’effet sur l’objet frappé est tel que le fait ce qui le frappe.

POLOS

Certainement.

SOCRATE

De même si quelqu’un brûle, il faut qu’il y ait quelque chose de brûlé ?

POLOS

Forcément.

SOCRATE

Et s’il brûle fort et cause une douleur violente, que l’objet brûlé le soit comme le brûleur le brûle ?

POLOS

Assurément.

SOCRATE

Et si quelqu’un coupe, n’en est‑il pas de même ? Il y a quelque chose de coupé ?

POLOS

Oui.

SOCRATE

Et si la coupure est grande, ou profonde, ou doulou­reuse, l’objet coupé subit une coupure telle que la fait le coupeur ?

POLOS

C’est évident.

SOCRATE

En un mot, vois si tu m’accordes dans tous les cas ce que je disais tout à l’heure, que telle est l’action de l’agent, tel est l’effet supporté par le patient.

POLOS

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