mble‑t‑il, à être délivré d’un mal, mais à n’en pas avoir du tout.
C’est vrai.
Et de deux hommes dont le corps ou l’âme sont atteints par le mal, lequel est le plus malheureux, celui qu’on traite et qu’on délivre de son mal, ou celui qui n’est point traité et qui le garde ?
Il me semble que c’est celui qui n’est point traité.
N’avons‑nous pas dit que payer sa faute, c’était se délivrer du plus grand mal, la méchanceté ?
Nous l’avons dit en effet.
C’est qu’en effet la punition assagit et rend plus juste, et que la justice est comme la médecine de la méchanceté.
Oui.
Le plus heureux par conséquent est celui qui n’a point de vice dans l’âme, puisque nous avons vu que c’était le plus grand des maux.
Sans aucun doute.
Au second rang vient celui qu’on délivre du vice.
Il semble.
Et celui-là, c’est l’homme qu’on avertit, qu’on réprimande et qui paye sa faute ?
Oui.
L’homme qui mène la vie la plus malheureuse est donc celui qui garde son injustice, au lieu de s’en débarrasser.
C’est évident.
Or n’est‑ce pas justement le cas de l’homme qui, tout 478e-4