Page:Platon - Protagoras ; Euthydème ; Gorgias ; Ménexène, Ménon, Cratyle (trad. Chambry), 1992.djvu/251

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9a'’ Assurément.

SOCRATE

Or c’est, dis‑tu, par la présence du mal que les méchants sont méchants. Maintiens‑tu ton affirmation ?

CALLICLÈS

Oui.

SOCRATE

En conséquence ceux qui sont dans la joie sont bons, et ceux qui sont dans le chagrin, mauvais ?

CALLICLÈS

Certainement.

SOCRATE

Et ils le sont davantage, si ces sentiments sont plus vifs ; moins, s’ils sont plus faibles ; également, s’ils sont égaux ?

CALLICLÈS

Oui.

SOCRATE

Or tu dis que la joie et la douleur sont à peu près égales chez les sages et les insensés, chez les lâches et les braves, ou même plus vives chez les lâches ?

CALLICLÈS

Oui.

SOCRATE

Maintenant résume de concert avec moi ce qui résulte de ces aveux ; car il est beau, dit‑on, de répéter et de considérer deux ou trois fois les belles choses. Nous disons donc que le sage et le brave sont bons, n’est‑ce pas ?

CALLICLÈS

Oui.

SOCRATE

Et mauvais, l’insensé et le lâche ?

CALLICLÈS

Sans doute.

SOCRATE

Et d’autre part que celui qui ressent de la joie est bon ?

CALLICLÈS

Oui.

SOCRATE

Et mauvais celui qui ressent de la douleur ?

CALLICLÈS

Nécessairement.

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