Comment pourrait-on exprimer les éléments d’un élément ? Au fait, Socrate, l’S est une consonne, un simple bruit, comme un sifflement de la langue. Le B, d’autre part, n’a ni voix ni bruit, non plus que la plupart des éléments, de sorte qu’on est très fondé à dire que ces lettres sont irrationnelles, puisque les plus claires d’entre elles, les sept voyelles elles-mêmes, n’ont que leur son et ne comportent aucune explication d’aucune sorte.
Voilà donc, camarade, un point que nous avons réussi à établir concernant la science.
Apparemment.
Mais avons-nous eu raison de déclarer l’élément inconnaissable et la syllabe connaissable ?
C’est probable.
Voyons donc : la syllabe est-elle pour nous les deux éléments, ou, s’il y en a plus de deux, tous les éléments, ou une entité unique issue de leur assemblage ?
Je crois, pour ma part, que c’est tous les éléments.
Vois-le donc sur les deux lettres, S et O. Elles forment à elles deux la première syllabe de mon nom. Qui la connaît ne connaît-il pas les deux lettres ensemble ?
Sans doute.
Il connaît donc l’S et l’O.
Oui.
Mais quoi ? Il est ignorant de chacune et, ne connaissant ni l’une ni l’autre des deux, il connaît les deux ensemble ?
Ce serait étrange et irrationnel, Socrate.