Page:Platon - Théétète. Parménide, trad. Chambry.djvu/162

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THÉÉTÈTE

Je n’en suis pas sûr ; mais puisque tu m’engages à répondre hardiment, je me risque à dire qu’ils sont différents.

SOCRATE

Ta hardiesse est juste, Théétète ; reste à voir si ta réponse l’est aussi.

THÉÉTÈTE

Il faut donc le voir.

SOCRATE

XLI. — Eh bien, la somme ne diffère-t-elle pas du tout d’après ce qui vient d’être dit ?

THÉÉTÈTE

Si.

SOCRATE

Mais voyons, y a-t-il quelque différence entre toutes les parties et le tout ? Quand, par exemple, nous disons un, deux, trois, quatre, cinq, six, ou deux fois trois, ou trois fois deux, ou quatre et deux, ou trois, deux et un, exprimons-nous en tous ces cas la même chose, ou des choses différentes ?

THÉÉTÈTE

La même chose.

SOCRATE

Juste six, et rien d’autre ?

THÉÉTÈTE

Rien.

SOCRATE

Par chacune de ces expressions ne représentons-nous pas les six comme un tout ?

THÉÉTÈTE

Si.

SOCRATE

Et maintenant, n’est-ce rien dire que dire la totalité ?

THÉÉTÈTE

Si, nécessairement.

SOCRATE

Est-ce dire autre chose que six ?

THÉÉTÈTE

Non.