|- 10
ÏÈRENCE.
la mienne , et rendit aussitôt le dernier soupir. J*ai accepté ce dépôt ; je saurai le garder.
jMys. Je l'espère bien ainsi.
Pam. Mais pourquoi t' éloigner d'elle ?
Mys. Je vais dierciier la sage-feinine.
Pam. Fais vite. Mais, tu m'entends? pas un mot de ce mariage. Dans l'état où elle est. ...
Mys. Je comprends.
ACTE DEUXIÈME.
SCÈNE I. CHARINUS, BYRRHIA.
Char. Que dis-tu , Byrrhia .' On la donne à Pam- phile? Il l'épouse aujourd'liui ?
Byr. Oui.
Char, D'où le sais-tu?
Byr. Cest Dave qui me l'a dit tout à l'heure sur la place.
Char. Malheureux queje suis ! Jusqu'à ce moment mon cœur avait été partagé entre la crainte et l'es- pérance ; mais à présent que tout espoir m'est ravi , je n'ai plus ni force , ni courage; je suis anéanti.
Byr. Allons, allons, Charinus; quand on ne peut faire ce que l'on veut , il faut vouloir ce que l'on peut.
Char. Je ne veux rien que Piiilumène.
Byr. Ah ! que vous feriez bien mieux de tâcher à bannir cet amour de votre cœur, que de dire des choses qui ne font qu'irriter votre passion en pure perte !
Char. Il est 'facile, quand on se- porte bien, de donner de bons conseils aux malades. Si tu étais à ma place , tu parlerais autrement.
Byr. Bien , bien , comme il vous plaira.
SCÈNE IL
CHARINUS, BYRRHIA, PAMPHILE.
Char. Mais j'aperçois Pamphiie. Je suis décidé à tout tenter avant que de périr.
Byr. (à part.) Que veut-Il faire?
Char. Je le prierai, je le supplierai, je lui conterai mon amour. J'obtiendrai , j'espère , qu'il retarde son mariage au moins de quelques jours. Pendant ce temps, qui sait ce qui peut arriver?
Byr. (à part.) Ce qui peut arriver? Rien du tout.
Char. Byrrhia , qu'en dis-tu ? faut-il l'aborder?
Byr. Pourquoi pas ? Si vous n'obtenez rien , qu'il sache au moins que sa femme a en vous un galant tout prêt , s'il épouse.
Char. La peste t'étoufife avec tes soupçons , ma- raud!
Pam. Hé! c'est Charinus. Bonjour.
Char. Bonjour, Pamphiie. J'allais à vous : espoir, salut, aide et conseil , j'attends tout de vous.
Pam. Ma foi , je ne suis guère en état de vous donner ni aide ni conseil. Mais de quoi s'agit-il ?
Char. Vous vous mariez aujourd'hui?
Pam. On le dit.
Char. Pamphiie, si cela est, vous me voyez au- jourd'hui pour la dernière fois.
Pam. Pourquoi donc ?
Char. Hélas! jen'ose le dire. Dis-le-lui, Byrrhia, je t'en conjure.
Byr. Moi? très- volontiers.
Pam. Eh bien?
Byr. Il aime votre future.
Pam. En ce cas , nous n'avons pas le ménoe^oût. Mais dites-moi , Charinus , n'y a-t-U pas eu quelque chose entre elle et vous ?
Accepi : acceptam servalM). My, lia spero quidem.
Pa. Sed cur tu abis ab illa? My. Obstetricem arcesso. Pa.
Propera; Atque , audin' ? verbum UDum cave de nuptiis , 300
Ne ad morbum hoc etiam. My. Teneo.
àctus secundus.
SCENA PRIMA.
CHARINUS, BYRRHIA.
Ch. Quid ais, Byrrhia? daturne illa Pamphilohodie nupturn?
B. Sic est. Ch. Qui scis? B. Apud forum ipodo e Davo audivi. Ch. Yœ
misero mihi ! Ut animus in spe atque in timoré , usque antebac attentas
fuit; Ita, postquam adempta spes est, lassus, cura confectus,
stupet 305
B. Quaeso, £depol, Charine, quando non potestid iieri
quod vis, Id velis, quod possit. Ch. Nihil volo aliud, nisi Philume-
nam. B. Ah, quantosatius est, te id dareoperam , qui istum amo-
rem ex animo amoveas tuo , Quam id loqui, que magis lubido frustra incendatur tua! Ch. Facile omnes , quum valemus , recta consilia œgrotis
damus. 310
Tu si hic sis, aliter sentias. B. Age, âge, u inbfit,
SCENA SECUNDA.
CHARINUS, BYRRHIA, PAMPHILUS.
Ch. S«d Pamphilum Video; omnia experiri certum 'st, priosquam pereo. B. Quid
hic agit? Ch. Ipsum hune orabo, huic supplicabo : amorcm huic nar-
rabo meum. Credo, impetrabo, ut aliquot saltem nuptiis prodat dies. Interea tietaliquid , spero. B. Id aliquid nihil est. Ch. Byr- rhia, 316 Quid tibi videtur? Adeon' ad eum? B. Quidni? si nihil im-
petres , Ut te arbitretur sibi paratum mœchum , si illam duxerit. Ch. Abin' bine in malam rem cum suspicione istac , scelus. P. Charinum video. Salve. Ch. O salve, Pamphiie; Adteadvenio, spem, salutem, auxilium, consilium expe-
tens. 320
P. Nequepol cousilii locum habeo, neque auxilii copiam. Sed istuc quidnam 'st? Ch. Hodie uxorem ducis? P. Aiunt.
Ch. Pamphiie, Si id facis, hodie postremum me vides. P. Quid ita? Ch. Hel
mihi ! Yereoc dicere. Huic dic, qoaeso, Byrrhia. B. Ego dicam.
r. Quid est? B. Sponsam hic tuam amat. P. Nœ isle baud mecum sentit.
Ebodum , dic mihi : 325
Num quidnam amplius tibi cum illa fuit, Charine? Ch. Ah,
Pamphiie , Nil. P. Quam vellem ! Ch. Nunc te per amicillam et pe'
amorem obsecro.