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Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/103

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LIBAN. Et moi le pied.

ARGYRIPPE. Vos discours n’ont ni pied ni tête. Je ne comprends ni ce que vous dites, ni pourquoi vous vous moquez ainsi de moi.

LIBAN, à Léonidas. Trêve de plaisanteries, et disons maintenant la chose telle qu’elle est. Écoutez bien, Argyrippe ; votre père nous a commandé de vous apporter cet argent.

ARGYRIPPE. Vous ne pouviez venir plus à propos.

LIBAN. Vous trouverez là dedans vingt mines de bon aloi, assez mal gagnées ;mais nous ne devons vous les remettre qu’à certaines conditions.

ARGYRIPPE. De quoi s’agit-il ? parle.

LIBAN. Le bonhomme veut un souper et une nuit avec Philénie.

ARGYRIPPE. Qu’il vienne, il mérite bien qu’on lui passe sa fantaisie ; n’a-t-il pas renoué la chaîne déjà rompue de nos amours ?

LEONIDAS. Ainsi, Argyrippe, vous souffrirez que votre père caresse votre maîtresse ?

ARGYRIPPE, montrant la sacoche. Eh ! voilà de quoi me rendre la résignation facile. Cours, Léonidas, je te prie, et dis à mon père de venir.

LIBAN. Bon ! il est déjà entré.

ARGYRIPPE. Il n’a pourtant pas passé par ici.

LIBAN. Il a pris la ruelle et a fait le tour par le jardin, pour n’être pas vu de ceux du logis ; il craint que sa femme ne le sache. Quant à l’argent, si jamais votre mère apprenait…

ARGYRIPPE. Ah ! point de paroles de mauvais augure. Rentrez vite à la maison, et portez-vous bien.

LEONIDAS. Et vous, allez faire l’amour.



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ACTE IV.


SCÈNE I. - DIABOLE, LE PARASITE.


DIABOLE. Çà, montre-moi le traité que tu as rédigé entre ma maîtresse, sa mère et moi. Lis les articles. Pour ces sortes d’affaires tu es vraiment un homme unique.

LE PARASITE. Je ferai dresser les cheveux sur la tête de la vieille, quand elle entendra nos conditions.