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Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/148

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LYCONIDE. Tu ne me feras pas croire à tes sornettes. Allons, rends cet or.

STROBILE. Que je rende cet or ?

LYCONIDE. Oui, pour le remettre au vieillard.

STROBILE. Eh ! où le prendrais-je ?

LYCONIDE. Tu viens d’avouer qu’il est dans ta cassette.

STROBILE. J’aime à plaisanter : c’était pour rire.

LYCONIDE. Sais-tu bien ce qui t’attend ?

STROBILE. Par ma foi, vous pouvez me tuer : vous n’aurez rien[1].

LYCONIDE. Oui, je l’aurai, bon gré mal gré. Car je te ferai attacher à un poteau par les quatre membres, comme une bête. Je t’attacherai… Mais qui m’empêche de sauter à la gorge de ce coquin et de l’étrangler ? la donneras-tu, oui ou non ?

STROBILE. Oui, je vous la donnerai.

LYCONIDE. Donne-la-moi, je le veux ; et cela tout à l’heure.

STROBILE. A l’instant vous l’aurez. Mais, de grâce, laissez-moi reprendre haleine. Ah, ah ! mon cher maître, que voulez-vous que je vous rende ?

LYCONIDE. Ne le sais-tu pas, coquin ? la marmite pleine d’or, pesant quatre livres, que tu m’as dit avoir dérobée. Oses-tu le nier à présent ? Holà ! où sont les donneurs d’étrivières ?

STROBILE. Mon maître, daignez m’entendre.

LYCONIDE. Je n’écoute rien. Holà ! ho ! les étrivières à ce coquin.



SCÈNE II — LYCONIDE, STROBILE, LES CORRECTEURS.


LES CORRECTEURS, à Lyconide. Que vous plaît-il ?

LYCONIDE. Apprêtez les chaînes.

STROBILE. Écoutez-moi, je vous prie ; vous pourrez ensuite me faire garrotter autant qu’il vous plaira.

LYCONIDE. J’écoute ; mais explique-toi promptement.

STROBILE. Si vous ordonnez qu’on me donne la torture jusqu’à la mort, voyez ce que vous y gagnerez. D’abord la perte d’un bon esclave, ensuite vous n’aurez pas ce que vous désirez. Au contraire, si, pour prix de ma soumission, j’obtiens la douce liberté, vous serez alors au comble nous a créés libres ; tous les hommes chérissent ardemment la

  1. Ici s’arrête le texte de Plaute. Ce qui suit est un supplément d’Urcéus Codrus, dont nous empruntons la traduction à le Monnier.