TRANION. Vous l’avez touchée ?
THEUROPIDE. Qui, je te le répète, je l’ai touchée, j’y ai frappé.
TRANION. Oh !
THEUROPIDE. Qu’y a-t-il ?
TRANION. Tant pis, ma foi.
THEUROPIDE. De quoi s’agit-il ?
TRANION. On ne saurait dire quelle indigne, quelle mauvaise action vous avez faite.
THEUROPIDE. Mais encore ?
TRANION. Fuyez, je vous conjure, éloignez-vous de cette maison. Sauvez-vous par ici, plus près de moi. Vous avez touché la porte ?
THEUROPIDE. Comment aurais-je pu y frapper sans la toucher ?
TRANION. Vous avez perdu, par Hercule…
THEUROPIDE. Qui donc ?
TRANION. Tout votre monde.
THEUROPIDE. Que tous les dieux et les déesses te perdent toi-même, avec ton présage.
TRANION. Je crains que vous ne parveniez pas à vous purifier, vous et ceux qui vous suivent.
THEUROPIDE. Pourquoi ? et qu’est-ce que tu veux donc m’annoncer de nouveau ?
TRANION. Hé, commandez-leur de s’éloigner de ce logis.
THEUROPIDE, aux esclaves qui le suivent. Éloignez-vous. (Il touche la terre du bout du doigt.)
TRANION, aux esclaves. Ne touchez pas la maison ; tous aussi, touchez la terre.
THEUROPIDE. Mais enfin, par Hercule, explique-toi.
TRANION. Il y a sept mois, que personne n’a mis }e pied dans cette demeure, depuis que nous l’avons quittée.
THEUROPIDE. Et pourquoi ? parle.
TRANION. Regardez bien s’il n’y a personne qui puisse surprendre nos paroles.
THEUROPIDE. Il n’y a pas de danger.
TRANION. Regardez encore.
THEUROPIDE. Personne ; parle à présent.
TRANION. Il c’est commis un meurtre abominable.
THEUROPIDE. Comment cela ? je ne comprends pas.
TRANION. Oui un crime ancien, très ancien. C’est une histoire du temps jadis : mais nous n’avons découvert cela que depuis peu.
THEUROPIDE. Quel crime ? qui est le coupable ? achève.