PHANISQUE. Ouvre donc, nous venons chercher notre maître Callidamate.
THEUROPIDE. Çà, mes garçons, que faites-vous là ? pourquoi démantibulé cette maison ?
PHANISQUE. Notre maître est là à boire.
THEUROPIDE. Votre maître est là à boire ?
PHANISQUE. Oui.
THEUROPIDE. L’ami, vous faites le plaisant.
PHANISQUE. Nous venons le chercher.
THEUROPIDE. Qui cela ?
PHANISQUE. Notre maître. Ah çà, combien de fois faut-il vous le répéter ?
THEUROPIDE,. Mon enfant, la maison n’est pas habitée, car vous m’avez l’air d’un honnête sujet.
PHANISQUE. Comment ! ce n’est pas là que demeure Philolachès, un jeune homme ?
L’ESCLAVE, à part. Assurément, le vieillard a reçu un coup de marteau.
PHANISQUE. Vous vous trompez joliment, bon vieillard. À moins qu’il n’ait déménagé aujourd’hui même ou hier, je suis sûr que c’est ici qu’il demeure.
THEUROPIDE. Eh ! voilà tantôt six mois que la maison n’est pas occupée.
L’ESCLAVE. Vous rêvez.
THEUROPIDE. Moi ?
L’ESCLAVE. Vous.
THEUROPIDE. Toi, ne m’ennuie pas : laisse-moi causer à ce garçon-là.
PHANISQUE. Pas occupée ? cette maison !
THEUROPIDE. Oui vraiment.
PHANISQUE. Mais hier, avant-hier, il y a quatre jours, cinq, six, enfin depuis que le père est parti en voyage, on n’a jamais laissé passer trois fois vingt-quatre heures sans manger et boire ici.
THEUROPIDE. Vous dites ?
PHANISQUE. Qu’on n’a jamais laissé passer trois fois vingt-quatre heures sans manger et boire, sans amener des filles, sans faire la débauche, avec accompagnement de joueuses de lyre et de flûte.
THEUROPIDE. Qui cela ?
PHANISQUE. Philolachès.
THEUROPIDE. Quel Philolachès ?